Laura partage son point de vue sur les obstacles de l’insertion professionnelle des jeunes, en mettant en avant l’importance du réseau, du bénévolat, et en questionnant la culture du diplôme.
Laura partage son point de vue sur les obstacles de l’insertion professionnelle des jeunes, en mettant en avant l’importance du réseau, du bénévolat, et en questionnant la culture du diplôme.
L’insertion professionnelle des jeunes est un sujet complexe et souvent source de frustration. Pour Laura, il ne s’agit pas uniquement de diplômes ou de parcours académiques classiques. Dans cette interview, elle nous partage son regard sur les véritables obstacles que rencontrent les jeunes lorsqu’ils intègrent le monde du travail : la culture du réseau, la valorisation du bénévolat, et les inégalités qui persistent au sein du marché de l’emploi. Pour elle, il est essentiel de repenser les critères d’insertion en valorisant davantage les compétences acquises en dehors des sentiers battus.
Pour Laura, l’insertion des jeunes dans le monde du travail est loin d’être évidente. « Selon les secteurs, certains offrent plus de débouchés que d’autres », explique-t-elle. Cependant, elle insiste sur un point crucial : « Le mérite ne suffit pas, le réseau joue un rôle énorme. » Les jeunes issus de milieux favorisés ou ayant des parents dans des secteurs influents ont souvent un avantage que d’autres n’ont pas.
Elle constate que les inégalités se creusent en fonction des opportunités relationnelles, ce qui rend le parcours plus complexe pour ceux qui n’ont pas cet avantage. « Faire une école de commerce ou avoir des parents bien placés facilite l’insertion », précise Laura.
Pour Laura, l’une des clés de l’insertion réside dans ce que l’on fait en dehors de l’école ou du travail. « Nous devrions accorder plus d’importance à ce que les jeunes accomplissent en termes de bénévolat, d’actions, ou même de passions comme le sport ou la musique », suggère-t-elle. Ces activités développent des compétences transférables qu’il serait utile de valoriser dans un contexte professionnel.
Elle insiste également sur le fait que le bénévolat est une expérience précieuse, même si certains employeurs ne la considèrent pas comme telle. « Quand on est bénévole, on fait souvent beaucoup de choses, et c’est une valeur sûre pour les employeurs. Mais on ne le valorise pas assez », regrette Laura.
Laura aborde aussi la question du service civique, une expérience souvent perçue comme une voie d’entrée dans certains secteurs. Bien que le service civique puisse être une étape enrichissante, elle souligne un problème récurrent : « Dans certaines entreprises, le service civique est utilisé comme une alternative à l’embauche, ce qui pénalise les jeunes qui cherchent à obtenir des emplois stables. »
Elle appelle à un meilleur encadrement de cette expérience pour qu’elle ne devienne pas un prétexte à éviter les contrats salariés, mais reste un tremplin pour l’insertion professionnelle des jeunes.
Enfin, Laura s’interroge sur la culture du diplôme en France, qui reste omniprésente dans le processus de recrutement. « Nous sommes encore très focalisés sur les diplômes, surtout les bac+5, pour prétendre à certains postes, là où d’autres pays se concentrent davantage sur l’expérience et les compétences pratiques. »
Elle regrette que cette mentalité pousse certains étudiants à prolonger leurs études de manière coûteuse, sans pour autant garantir un poste à la hauteur de leurs ambitions. « Il y a des jeunes qui sont très compétents et pourraient exceller dans des postes de direction, mais on leur demande un diplôme avant tout. »
Laura invite à repenser les critères d’insertion professionnelle. Pour elle, il est essentiel de valoriser les compétences acquises en dehors du cadre traditionnel et de sortir de l’unique logique du diplôme. Le bénévolat, les passions personnelles et l’expérience pratique devraient avoir une place plus importante dans le recrutement des jeunes talents.